„Unbelievable, enfin un mal de tête qui rend heureux. Trupa Trupa n’en fait pas trop, leur troisième album, Headache sort enfin en France. C’est en parcourant la Pologne que Stéphane Grégoire de l’excellent label nancée, Ici d’ailleurs prend une claque qui ne donne pas la migraine. C’est du côté de Gdansk la révoltée que se rassemblent les Trupa Trupa. Le plan de bataille pour conquérir l’ouest façon blitzkrieg est bien établi, entre Pavement, Slint ou Wedding Present. La voix de Grzegorz Kwiatkowski virevolte sur les rifts tendus de Rafał Wojczal à la guitare, de Wojciech Juchniewicz à la basse et le rythmiques fougueuses de Tomek Pawluczuk à la batterie. Dès l’ouverture de Headache, sorti l’an dernier en Pologne, la neige tombe drue, peut-être même des grêlons, dissonants et mélodieux. Trupa Trupa n’a rien à cacher, les guitares vous mettent en joue, la batterie vous mitraille et l’on est conquis dès la première charge de cavalerie. Mais Trupa Trupa ne se cantonne pas que dans le registre énervé, les balades vénéneuses hypnotisent (Halleyesonme, Sacrifice, Giveem Ail), certains morceaux finissent en apothéose (Getting Older, Headache et son cri primal de 9 minutes). Ils nous font voir du pays avec Wasteland, transe à écouter les yeux fermés. Headache est un disque plein, plein de trouvailles, plein de mélodies, plein de poésie, violemment apaisant. La Pologne a donc bien changé. Avant la chute du Mur, Coluche s’amusait: «Comme ils disent à Varsovie: boire ou conduire? de toute façon, on n’a pas de voiture.» Aujourd’hui, pour s’en mettre plein la tête et les oreilles, il suffit d’écouter les expérimentations de Trupa Trupa en leur souhaitant le même succès qu’un autre groupe venu de l’Est, Motorama. On a hâte de les voir sur scene avant un quatrième album à venir début 2017.”